Psychologie

Vous voilà séparé(e), ou divorcé(e) ? Accrochez-vous !

 

Vous voilà séparés, ou divorcés, et plusieurs cas se présentent :

Certains vont s'installer avec un tiers, retourner vivre chez leurs parents, ou redeviennent célibataires. D'autres vont se muer, ne serait ce qu'un temps, en " foyer monoparental ". Ces parents, qui élèvent seuls leurs enfants, sont en majorité des femmes ( plus de 85 % des cas ), mais donc aussi parfois des hommes.

Au tribunal, ceux-ci sont statistiquement assez peu revendicatifs de ce droit car ils n'y ont pas été préparés du tout par nos éducations. Lorsqu'ils le demandent, contre l'avis de la mère, le juge y donne d'ailleurs très rarement une suite favorable, ce qui a pour résultat de baisser le nombre des demandes. Mais quand la mère est d'accord, il l'obtient plus facilement. Au total, la demande du père réussirait maintenant dans 60% des cas.

La cause de monoparentalité peut aussi être le veuvage ( 20 % ) ou la rupture d'une relation concubine, parfois volontaire.

Cet évolution de la société succède aux causes précédentes de monoparentalité : les guerres, la maladie, l'exode rural qui voyait le chef de famille partir travailler en usine pendant que la femme restait à la campagne, comme les immigrés que nous accueillons.

Si certaines des mères dites célibataires, ont fait le libre choix de ce style de vie, il faut reconnaître que la vie quotidienne du foyer monoparental peut s'avérer assez difficile.

Pour au moins trois raisons :

La première est la référence sociale que représente le foyer biparental. La société évolue sans doute peu à peu, de façon probablement différente selon le niveau social et les croyances religieuses. Mais les enfants de divorcés sont par exemple souvent définis avant tout en tant que tel. J'en ai personnellement vécu l'expérience au sein de l'école où étudient mes filles, 8 et 10 ans. Je l'ai sûrement moi-même pratiqué avant lorsque l'une des deux me présentait sa copine, " dont les parents sont divorcés ". Cela n'est pas arrivé souvent : les foyers monoparentaux semblent représenter moins de 1% des familles dans cette école catholique. Vous pouvez ressentir aussi ce poids social lorsque vous êtes, ou n'êtes plus invités à dîner...

La raison suivante est purement financière. Même si le parent travaille, et si la pension est payée régulièrement, les charges fixes d'un foyer monoparental sont plus élevées par tête que celles d'un foyer bi-parental. Cela est aussi vrai pour celui qui a quitté le domicile. Il est évident que les parents séparés vont devoir doubler les coûts fixes de logement, d'abonnements EDF, téléphone, d'assurance... Allumer une ampoule pour une ou quatre personnes revient au même prix.

Nous devons aborder aussi les dépenses juridiques, de déménagement, d'emménagement, de mobilier, de déplacements pour voir les enfants... Bref, la séparation coûte cher ( et l'Etat perçoit ses impôts et sa TVA au passage ).

Cette situation devient dramatique si le parent ne travaille pas, si le conjoint absent s'est sauvé ou si la pension n'est pas honorée ( 30 % ). L'Allocation de Parent Isolé ne suffit pas à assurer la sécurité matérielle et de nombreuses femmes se retrouvent en situation précaires, avec son lot de conséquences sociales. 33 % des mères seules sont sans profession, 14 % sans emploi et 7 % perçoivent le RMI.

Celles qui travaillent font le plus souvent partie des professions aux revenus les plus faibles, et n'ont pas le " droit " de risquer un licenciement. Quant à eux, 22 % des pères seuls sont sans activité. Par ailleurs, les allocations familiales ne sont pas versées pour un seul enfant, ni au dessus des limites d'âge ( ce qui peut réduire l'accès de ces enfants aux études supérieures ).
Au final, un tiers de ces familles ne perçoit aucune aide, et un autre tiers en est totalement dépendant.

Le parent seul qui travaille va aussi assumer en grande partie l'éducation des enfants, plus l'organisation de la vie quotidienne, soit une semaine de 80 heures au moins. Pas très facile d'être disponible dans ce cas. Bien entendu, les foyers aisés seront aidés par des baby-sitter, femme de ménage et cours de sport du mercredi et du samedi. Mais de très grandes inégalités séparent toutes les origines et conséquences de monoparentalité. Consultez donc la caisse d'allocation familiale, la mairie et le centre des impôts pour connaître vos droits et aides possibles, et pour savoir comment y accéder. Prenez aussi contact avec la caisse d'assurance maladie pour garder un accès aux soins.

Enfin, la troisième cause de difficultés sera justement l'éducation proprement dite des enfants, qui se cumule avec le deuil de la séparation en cas de monoparentalité subie ( lire " le stress de la séparation " ). Si, le foyer monoparental peut permettre momentanément de retrouver un équilibre, une sérénité après une période difficile. Plus de dispute, de violence, ni de tension. Le parent restant peut reconstruire une vie de famille. S'il s'agit de la mère, elle va prendre une place particulière et forte. Mais les enfants, garçon ou fille, et passé l'espoir que les parents se retrouvent, vont perdre leurs références. Ils ont besoin, pour des raisons psychologiques, pour l'exemple et pour leur équilibre, d'un père et d'une mère. L'absence de l'un des deux, en général le père nous l'avons vu, ne peut être comblée par le parent restant. Pourtant, seuls 10 % de ces enfants voient encore leurs pères 10 ans après le jugement. Ils auront donc de nombreuses lacunes s'ils ne peuvent trouver, dans l'entourage immédiat, un " parrain " ou une " marraine ", au sens éducatif.
Ce rôle peut être joué, en partie, par les grands parents, par un oncle ou une tante...

Je ne voudrai pas oublier les pères monoparentaux, ils vont, comme les mères seules, modifier leurs vies, leurs espoirs professionnels parfois, pour s'occuper de leurs enfants. Nous venons de le voir, peu d'enfants dont les parents ont divorcés il y a 10 ans voient encore leur père. Pourtant, de plus en plus d'enfants issus de divorces récents vont habiter chez lui en fin de puberté.

Mon conseil, en tant que divorcé dont les deux enfants sont chez leur mère, avec qui j'ai longtemps gardé des rapports amicaux, est surtout de ne pas vous laisser déborder. Faîtes vous aider si besoin, retournez près des vôtres pour trouver aide et réconfort. Ne restez pas enfermé(e) chez vous. Si vous en avez les moyens, faîtes partie d'associations culturelles, sportives ou autre. Il existe dans certaines régions des clubs ou association à but non lucratif pour les divorcés et/ou les monoparentaux.
Voir l'onglet « Celi-club ».

Si ce type d'Association n'existe pas près de chez vous, créez en une : c'est très simple.

LB.

Sources :
Parents au singulier - Monoparentalités : échec ou défi ? Editions Autrement
INSEE
Encyclopédies
Associations Familiales



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