Je quitte mes parents

Les enfants partent-ils plus tard de chez leurs parents ?

 

"Le fait que les enfants restent chez leurs parents de plus en plus tard est aujourd’hui une idée largement répandue. L’allongement des études, le chômage des jeunes, l’amélioration de leurs relations avec leurs parents ainsi que les avantages du domicile familial en matière de confort pourraient l’expliquer."

Dans une étude pour l’Insee, Catherine Villeneuve-Gokalp analyse le profil social des jeunes qui quittent le domicile parental :

"L’installation dans un logement indépendant est de plus en plus tardive, alors que l’âge au départ du domicile familial est stable depuis le début des années 90, davantage de jeunes partant avec l’aide de leurs parents. Cette aide s’est intensifiée aussi bien à la fin des études qu’après. Elle s’ajoute aux allocations logement dont les bénéficiaires sont plus nombreux qu’auparavant."

La décohabitation reste à 23 ans en moyenne. Mais l'étape d’indépendance arrive de plus en plus tard. Les études longues se généralisent, retardant d’autant l’entrée sur le marché du travail. Mais c’est surtout la crise économique et le changement du marché de l’emploi qui dissuadent certains jeunes de partir tôt.

Explication, les jeunes partent toujours vers 23 ans mais ne sont pas encore indépendants (coloc, aides des parents...)

Entre 25 et 30 ans, 92 % des diplômés du supérieur ne vivent plus au domicile parental, contre 88 % des titulaires du bac et 83 % des non diplômés.

Ce sont donc les diplômés qui partent le plus tôt, peut être simplement parfois parce qu'ils ont été habitués à étudier dans un lieu éloigné.

À cette différence sociale s’ajoute une différence géographique très forte en fonction des villes. À Paris notamment, le prix des loyers rend le départ plus difficile: 84 % des 16-20 ans, 33 % des 21-25 ans et 10 % des 26-30 ans vivent "encore" chez les parents. Le fait que Paris soit la ville qui accueille le plus de célibataires rend la situation encore plus difficile puisque le nombre de foyers doit être plus important, rendant la demande plus forte et les tarifs plus élevés alors que moins de personnes paient ledit foyer.

La motivation principale du départ est liée à la situation professionnelle. La signature d'un CDI et l’assurance de bénéficier d’un bon salaire en fin d'études sont des facteurs déterminants.
Mais 51 % des décohabitants vivent tout de même sous le seuil de pauvreté

Si l'âge de départ est stable depuis 1990, les parents aident de plus en plus longtemps après le départ.

"En dehors de l’aide familiale, l’ouverture de l’allocation de logement social (ALS) aux étudiants à partir de 1991 a pu faciliter le départ de nombreux étudiants. D’après la CNAF, 529 000 étudiants en bénéficiaient en 1996, soit un peu plus d’un étudiant sur quatre (moins de 6 000 étudiants fin 1991). Si l’on ajoute l’allocation logement (aide personnalisée au logement (APL)), 653 000 étudiants (30 %) ont perçu une aide au logement en 1996. D’après les enquêtes de l’Insee, parmi les personnes sans enfant (8), en mars 1992, seulement 8% des étudiants de vingt ans ou plus percevaient une allocation, soit 17 % des étudiants ne vivant plus chez leurs parents ; en mars 1997, 30 % des étudiants, soit 50 % de ceux qui étaient partis."

insee.fr

Villeneuve-Gokalp C. (1997), « Le départ de chez les parents : définitions d’un processus complexe », Économie et Statistique, n° 04-305, pp. 149-162.



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